Lucien
Bollack (le B de BNC) a quitté la Société en
1928. Il prit en charge à cette époque l'importation
des moteurs Américains Lycoming, marque faisant partie du
groupe Cord-Auburn-Duesenberg. En mai 1929, il proposa à
ce groupe l'étude d'un châssis "surbaissé"
équipé d'un 8 cylindres. Il reçût une
aide de 1000 Dollars ainsi qu'un moteur. Ce châssis fût
exposé au Salon de Paris 1929.
Le nom retenu
pour le véhicule est assez inattendu : la "Construction
Sélectionnée" des automobiles Lucien Bollack.
Ce nom est explicité dans la plaquette de la façon
suivante :
"Etudiée
selon les directives de M. Lucien Bollack, ancien fondateur et constructeur
des automobiles Bollack Netter et Cie (B.N.C.), par M. Provost,
ancien directeur technique de B.N.C., la 8 cylindres Lucien Bollack,
grâce à sa
"construction
sélectionnée"
n'a
pas seulement les qualités d'une bonne voiture; elle a
toutes
les qualités des meilleures voitures.
En
effet, pour réaliser sur les routes françaises,
dans les mains de clients Français, les
vitesses réalisées en france, avec
des carrosseries françaises, il faut un châssis bien
différent des châssis américains, c'est à
dire : plus bas, plus long d'empattement, avec
une répartition des masses donnant plus de stabilité
dans les virages.
Or,
sur le châssis Lucien Bollack, spécialement
étudié pour la France, sont montés
les organes suivants :
Un moteur "Lycoming" comme utilisé
par Auburn, Cord, Gardner, Kissel, Elcar, Locomobile, etc
Un
embrayage "Long" comme monté par Packard,
Graham-Paige, Auburn, Cord, Studebaker, Elcar, Hupmobile, Jordan,
Duesenberg, etc
Une
boîte "Warner"
à 3ème silencieuse, comme employée par Graham-Paige
Une
direction "Ross" comme
sur les Marmon, Locomobile, Peerless, ....
Un
essieu avant et un pont "Columbia" comme
achetés par Auburn, Gardner, Peerless, Moon, Kissel, Jordan,
etc.
c'est-à
dire les meilleurs organes des meilleurs voitures américaines."
Comme
on peut le voir, Lucien Bollack a gardé la méthode
B.N.C., en achetant des éléments mécaniques
de sources diverses. La seule différence, c'est qu'il a fait
son marché de l'autre côté de l'Atlantique et
qu'il se sent obligé de marteler que le véhicule a
été étudié en France par des Français
pour des clients Français sur les routes Françaises...
Le
châssis fût carrossé en coach 2 portes. Malheureusement,
la crise financière qui se déclencha le 7 octobre
1929 ruinait ses supporters et, à priori, cet exemplaire
est resté unique. A-t-il survécu ?
Après
cet échec, Lucien Bollack s'orienta vers d'autres activités.
Toutefois, pendant la 2nde guerre mondiale, il réalisa un
véhicule électrique d'une puissance de 3cv, équipé
de 8 batteries de 6V. Sous contrôle des chronométreurs
de l'Automobile Club de France, il a parcouru 120 km à la
vitesse moyenne de 35km/h sans être rechargé. En fait
il a du s'arrêter du fait de la nuit tombante. L'autonomie
réelle est estimée à 150km/h. Cet essai fût
réalisé sans carrosserie à Marseille. Une des
photos ci-dessous représente le même châssis
avec une carrosserie simpliste. La photo a été prise
Bd Jourdan à Paris en 1946 ou 1947.
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